Le ghosting, nouvelle tendance en recrutement

Le ghosting (disparition subite sans donner de nouvelles) n'est plus réservé aux relations amoureuses! Dans le monde du recrutement, et notamment dans les ESN, le phénomène prend de l'ampleur. Aussi bien les recruteurs que les candidats se « fantômisent » les uns les autres, d'où des processus de recrutement inachevés et des relations professionnelles suspendues dans le vide.

Le ghosting au travail en dit long sur la transformation des rapports humains dans le monde du numérique. Non pas que l'IT soit le seul domaine d'activité touché, mais le dynamisme des recrutements rend le phénomène particulièrement visible.

Nouvelle tendance en recrutement, le ghosting des candidats et des recruteurs

Cela paraît étonnant dans un contexte de recrutement, où des relations de confiance devraient prévaloir en vue de la signature potentielle d'un contrat de travail, et pourtant c'est vrai : des candidats en short list disparaissent en plein processus.

🚀 Quand le candidat s'évapore

Selon une étude menée par Indeed, 83 % des recruteurs déclarent avoir déjà été victimes du ghosting du candidat. Ce dernier disparaît parfois après un premier entretien, d'autres fois après avoir accepté une offre d'emploi. Dans les ESN, ce scénario est particulièrement fréquent pour les profils très demandés comme chef de projet IT, scrum master, product owner ou encore ingénieur senior en assurance qualité logiciel.

Les raisons de ces disparitions sont multiples : un autre poste mieux rémunéré, une entreprise jugée plus attractive, ou simplement un changement d'avis difficile à assumer. Avec la tension actuelle sur les salaires dans l'informatique, certains candidats se permettent de choisir ou de disparaître sans explication. Dans un secteur où les opportunités abondent, la tentation du silence est forte.

Mais ce comportement laisse des traces. Un candidat qui « ghoste » un recruteur ternit sa réputation auprès des cabinets spécialisés, comme un cabinet de recrutement ERP par exemple, où les échanges professionnels sont souvent plus étroits. Même dans un marché dynamique, la mémoire des recruteurs est longue.

En synthèse, voici les cas les plus fréquents où les candidats et les nouvelles recrues se font passer pour des fantômes :

• ➔ Ne pas se présenter à un entretien d'embauche (50%)
• ➔ Refuser de répondre au recruteur (46 %)
• ➔ Accepter l'offre d'emploi mais ne pas se présenter le premier jour de travail (22%)
• ➔ Accepter une offre d'emploi verbale mais refuser de signer les documents (19 %)

Les employeurs ont fait écho aux mêmes problèmes, mais à un rythme légèrement différent:

• ➔ Le demandeur d'emploi ne s'est pas présenté à un entretien (84%)
• ➔ Le demandeur d'emploi ne s'est pas présenté du tout le premier jour de travail (65%)
• ➔ Le demandeur d'emploi a cessé de communiquer avec le recruteur sans explication (64 %)
• ➔ Le demandeur d'emploi a accepté une offre verbale mais ne s'est pas présenté au travail (60 %)

🚀 Le retour du bâton : le ghosting du recruteur

Le ghosting du recruteur est l'autre face du miroir. Combien de candidats se plaignent de ne jamais recevoir de réponse après un entretien ? De candidatures restées « en cours » pendant des semaines sans nouvelles ? Là encore, le silence s'est banalisé. Certaines entreprises, sous la pression du volume, ont automatisé les réponses ou délaissé complètement le suivi.

Les témoignages affluent : un candidat chef de projet ERP ayant passé trois entretiens sans retour ; une scrum master relancée plusieurs fois sans succès ; un product owner à qui on promettait sans faute une « réponse sous 48 heures » qui ne viendra jamais. Ces expériences entament la confiance des candidats et nourrissent la défiance envers les ESN.

Même les recruteurs reconnaissent parfois ne plus pouvoir suivre le rythme. Entre la charge administrative, les délais clients, et la multiplicité des canaux (LinkedIn, ATS, jobboards), l'humain se perd dans le flux. Pourtant, le rôle d'un expert en intégration de solution IT ou d'un directeur de projet exige rigueur, respect des délais et communication : des qualités qu'un candidat s'attend naturellement à retrouver dans le processus de recrutement.

🚀 Un miroir de la relation professionnelle moderne

Le ghosting au travail illustre un changement profond dans la culture professionnelle. La digitalisation, l'instantanéité des échanges et la rareté des talents ont instauré une logique transactionnelle : on passe vite d'un projet à un autre, d'une mission à une autre. Pour un candidat expérimenté, notamment dans les métiers de l'expertise IT ou de la gestion de projet agile, chaque entretien devient une négociation, non un engagement. Côté recruteur, la pénurie de compétences pousse à multiplier les pistes, parfois sans réel suivi.

Cette logique de volume transforme le recrutement en entonnoir plutôt qu'en relation. Le dialogue se perd, et avec lui la confiance. Dans un contexte où les outils numériques dominent — des plateformes RH comme Lucca RH aux logiciels de suivi candidats — le risque est de déshumaniser le processus au point de le rendre toxique.

🚀 L'effet pervers de la surabondance

Les ESN, en quête constante de talents, gèrent parfois des centaines de candidatures par poste. Cette inflation des contacts, facilitée par les réseaux sociaux professionnels, entraîne mécaniquement des ratés de communication.

Les candidats, eux, multiplient aussi les démarches. Il n'est pas rare qu'un scrum master passe quatre entretiens la même semaine, qu'un product owner signe une promesse d'embauche avant d'en rompre une autre, ou qu'un ingénieur QA reçoive trois propositions en parallèle. Dans ce contexte, le ghosting devient un réflexe : ne pas répondre est plus simple que refuser.

Il est évident que cette habitude altère la qualité du recrutement. Les ESN perdent du temps, les candidats se ferment des portes, et le ghosting en entreprise devient une norme tacite qui affaiblit la crédibilité de tous les acteurs.

🚀 Comment recréer du lien ?

Face à cette dérive, certaines entreprises choisissent de réhumaniser le recrutement. En utilisant des outils de gestion RH adaptés comme Lucca RH, elles automatisent les tâches répétitives tout en laissant plus de place à la relation. D'autres s'appuient sur des plateformes de communication collaboratives, à l'image du logiciel Monday, pour suivre le parcours candidat avec transparence.

Mais la clé reste la considération mutuelle. Les recruteurs doivent piloter un projet de recrutement comme un projet client, avec des jalons, des retours et un suivi clair. Les candidats, de leur côté, doivent reconnaître que leur comportement impacte la perception du marché. Le respect mutuel, même dans un processus non abouti, est un signe de professionnalisme.

🚀 Vers une éthique du recrutement

Le ghosting ne disparaîtra pas du jour au lendemain. Mais il peut être réduit si chacun y met du sien. Les ESN ont un rôle à jouer pour instaurer une culture du feedback. Un email de refus vaut mieux que le silence, une explication claire mieux qu'une disparition. Car au final, la réputation d'une entreprise ne se bâtit pas uniquement sur sa performance technique, mais aussi sur la qualité de son interaction humaine..

Dans un marché où les talents d'expert ERP ou d'experts métiers côté maîtrise d'ouvrage se font rares, cette éthique relationnelle devient un avantage compétitif. Le ghosting, qu'il soit du côté candidat ou du côté recruteur, est le symptôme d'un déséquilibre. Le corriger, c'est redonner du sens à la relation professionnelle, et replacer l'humain au centre, c'est-à-dire là où il n'aurait jamais dû disparaître.

Outre l'email / téléphone, les visioconférences sur Google Meet sont une moyen privilégié de me contacter. La simplicité d'utilisation de cet outil en fait un choix évident, n'imposant aucune installation. Renseignez mon adresse email pour une invitation via Google Agenda.

Aix en Provence, le 30 septembre 2021 (mis à jour le 18 octobre 2025)

Michel Campillo
Consultant chef de projet IT
☎ 06 89 56 58 18  ✉ contact par email, voir plus bas

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