Consultant chef de projet IT
Un consultant travaille dans une SSII, un cabinet conseil ou chez un éditeur
Depuis une dizaine d'années, les entreprises vivent une transformation silencieuse mais profonde : celle du passage de la DSI traditionnelle à la Digital Factory. Là où la Direction des Systèmes d'Information gérait historiquement des infrastructures, des projets et des budgets, la Digital Factory se concentre désormais sur la création de valeur, l'innovation continue et la proximité avec les métiers.
Ce basculement, loin d'être une simple réorganisation, traduit une mutation culturelle, technologique et managériale de fond. En tant que consultant en gestion de projet IT, j'ai accompagné plusieurs entreprises dans cette évolution.
Je vous partage ma réflexion sur la transformation continue du modèle d'organisation IT, de la DSI à la Digital Factory
Et à chaque fois, les mêmes constats reviennent : la DSI n'a pas disparu, mais elle a dû se réinventer. L'époque du “centre de coûts” est révolue. La DSI moderne est devenue une organisation orientée produit, où l'IT n'est plus un support mais un partenaire stratégique.
Autrefois, les projets IT suivaient une logique séquentielle : cadrage, conception, développement, recette, déploiement. Cette approche linéaire fonctionnait dans un monde stable, mais elle s'est révélée inadaptée face à la volatilité des marchés et à la montée des technologies cloud, data et IA. Aujourd'hui, les entreprises performantes pensent en produits plutôt qu'en projets.
Concrètement, cela signifie que l'équipe responsable d'un produit numérique (par exemple un portail client, une application mobile ou un module ERP) en assure le cycle de vie complet : de la conception à la maintenance. Ce changement transforme aussi la manière de piloter un projet. Le rôle du chef de projet cède peu à peu la place à celui de product owner ou product manager, qui raisonne en termes de valeur, d'usage et d'impact business plutôt qu'en livrables et jalons.
Dans cette nouvelle organisation, les équipes deviennent autonomes, pluridisciplinaires et responsables d'un périmètre fonctionnel clairement identifié. La DSI, elle, se transforme en fournisseur de plateformes, de standards et de capacités communes. C'est la naissance de la Digital Factory.
La Digital Factory n'est pas un service de plus dans l'organigramme, mais une structure agile, souvent transversale, qui fédère les expertises IT et métiers autour d'un même objectif : accélérer la création de valeur numérique. Elle repose sur un socle technique commun — plateformes cloud, API, data lake, cybersécurité — et sur des équipes “produit” autonomes.
Prenons l'exemple d'un ERP expert intégré au sein d'une Digital Factory : au lieu d'un projet piloté en silo par la DSI, il devient un produit évolutif, aligné sur les besoins métiers, connecté à des applications tierces (CRM, SCM, outils financiers) et enrichi en continu. Le modèle produit favorise l'agilité et la réactivité : l'équipe ne se contente plus de livrer, elle améliore en permanence.
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Shadow IT, quand les métiers deviennent leurs propres DSI (Posté le jeudi 16 octobre 2025):
Depuis quelques années, un phénomène discret mais massif bouleverse les organisations, appelé le Shadow IT. Derrière ce terme, on retrouve l'ensemble des outils, applications et services numériques déployés par les métiers sans validation préalable de la DSI. Le Shadow IT c'est un outil collaboratif adopté sans concertation, une solution SaaS installée pour gérer un reporting ou un abonnement cloud pris “temporairement” pour tester une idée...
Mais cette approche suppose une maturité technique et organisationnelle forte. Les processus doivent être repensés, la gouvernance adaptée, et les rôles redéfinis. Le chef de projet ERP devient un facilitateur, garant de la cohérence technique et de l'adoption. Il veille à ce que les arbitrages entre valeur métier et dette technique soient équilibrés — un rôle plus stratégique que jamais.
L'un des piliers de la Digital Factory est la mutualisation via des plateformes techniques. Ces plateformes (cloud, data, sécurité, automatisation) offrent aux équipes produit des capacités standardisées tout en garantissant la cohérence du système d'information.
Dans une organisation moderne, la DSI n'impose plus les outils, elle les fournit comme un service. Une équipe métier peut ainsi s'appuyer sur une plateforme data pour exploiter des indicateurs sans dépendre de la DSI, ou sur une plateforme DevOps pour déployer ses microservices en toute autonomie.
Les plateformes ERP, par exemple, deviennent des cœurs numériques autour desquels gravitent d'autres applications. On intègre désormais des solutions flexibles, comme un ERP connu du marché, couplées à des microservices spécialisés ou des extensions SaaS. La logique n'est plus de construire un monolithe, mais de composer un écosystème.
Même les chaînes logistiques se réinventent. Avec les outils TMS modernes, les entreprises connectent transporteurs, entrepôts et clients en temps réel. Les données circulent sans rupture, permettant d'optimiser les coûts et les délais. Ce type d'intégration illustre parfaitement la philosophie “plateforme” : chaque domaine métier s'appuie sur des briques technologiques communes mais reste autonome dans sa gestion opérationnelle.
Le passage à la Digital Factory bouleverse le rôle des DSI. Fini le contrôle centralisé, place à la gouvernance distribuée. Le DSI n'est plus seulement garant de la conformité et de la sécurité, mais devient un orchestrateur : il définit les standards, assure la cohérence d'ensemble et veille à ce que chaque produit s'intègre dans le système global.
Cette évolution demande un changement de culture managériale. Les DSI doivent adopter une posture d'accompagnement, fournir les bons outils et laisser les équipes expérimenter. Par exemple, une Digital Factory moderne s'appuie sur des outils collaboratifs comme le logiciel Monday pour suivre la charge, prioriser les développements et coordonner les acteurs internes et externes. L'objectif n'est plus seulement de livrer dans les temps, mais d'apprendre vite, d'itérer et d'aligner les efforts sur la valeur créée.
La dernière étape de cette transformation concerne la gouvernance. Les Digital Factories s'appuient de plus en plus sur l'IA pour prioriser les chantiers, anticiper les risques et optimiser les ressources. L'analyse prédictive permet par exemple d'ajuster automatiquement les plans de charge ou de détecter des anomalies dans les flux ERP avant qu'elles ne deviennent critiques.
Cette “gouvernance augmentée” repose sur une exploitation intelligente des données issues des outils de gestion, des plateformes cloud ou encore des processus métiers. Les DSI qui sauront combiner cette puissance analytique avec une vision stratégique deviendront de véritables accélérateurs de performance.
La Digital Factory n'est pas la fin de la DSI, mais son évolution naturelle. Elle en conserve l'essence — la maîtrise du système d'information, la sécurité, la cohérence — tout en intégrant de nouvelles logiques d'agilité, de valeur et d'autonomie.
Dans ce modèle, le chef de projet ERP et le consultant en gestion de projet IT deviennent des acteurs clés : ils relient la vision stratégique et la réalité opérationnelle, traduisent la complexité technique en décisions business, et accompagnent les métiers dans leur montée en compétence numérique.
La DSI du futur ne sera ni un service support ni un simple centre de développement. Elle sera une usine numérique, agile, distribuée, connectée — un moteur de transformation continue. Et ceux qui sauront l'incarner ne seront plus de simples gestionnaires de systèmes, mais des bâtisseurs d'écosystèmes.
Outre l'email / téléphone, les visioconférences sur Google Meet sont une moyen privilégié de me contacter. La simplicité d'utilisation de cet outil en fait un choix évident, n'imposant aucune installation. Renseignez mon adresse email pour une invitation via Google Agenda.
Pays de Provence, le 8 octobre 2025
Michel Campillo
Consultant chef de projet IT
☎ 06 89 56 58 18
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⛅ L'automne est arrivé, un temps propice au travail non? ☂️
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