Consultant chef de projet IT
Le consultant assure des missions diversifiées auprès des utilisateurs
Depuis plus de vingt ans que je travaille comme chef de projet, j'ai vu passer toutes les générations de progiciels, de SAP à Microsoft Dynamics, d'Oracle à des ERP français plus discrets mais redoutablement efficaces. Pourtant, les échecs se répètent. Peu importe l'ERP connu que l'on déploie, les mêmes erreurs reviennent, comme si l'expérience accumulée n'avait jamais vraiment servi.
En tant qu'expert en intégration de solution IT, je me demande souvent pourquoi certaines entreprises semblent condamnées à recommencer les mêmes fautes de pilotage, d'organisation et de cadrage.
Je vous partage ma réflexion sur les dix erreurs de cadrage qu'on répète depuis vingt ans
Le problème, selon moi, ne vient pas des outils. Un ERP expert, bien paramétré et correctement intégré, peut transformer une entreprise. Mais avant d'en arriver là, encore faut-il savoir piloter un projet avec méthode, patience et vision. Trop de projets démarrent dans la précipitation, avec une roadmap projet rédigée à la hâte, sans analyse approfondie des besoins métiers ni prise en compte de la culture interne. On parle beaucoup de « transformation numérique », mais dans bien des cas, on saute directement aux outils sans réfléchir à la manière de les faire accepter.
Le premier écueil, c'est souvent l'absence d'un vrai cadrage. On confond un cahier des charges avec une liste de fonctionnalités. On veut un ERP pour faire comme le voisin, ou parce que le système actuel est « vieux », sans véritable réflexion sur les processus qu'il faut transformer. L'entreprise croit qu'elle achète une solution clé en main, alors qu'elle engage une refonte profonde de son mode de fonctionnement. Sans vision claire, sans gouvernance solide, le projet s'enlise. Et quand je vois des projets ERP pilotés par des directions qui n'ont jamais conduit un déploiement IT, je comprends vite pourquoi on répète les mêmes erreurs.
Deuxième erreur : négliger le rôle de la communication. On ne le répétera jamais assez, mais un projet ERP est d'abord un projet humain. Les utilisateurs doivent être embarqués dès le départ, informés, rassurés, formés. Pourtant, on continue à les impliquer trop tard, quand tout est déjà paramétré. Résultat : ils rejettent l'outil. Et ce rejet prend souvent racine dans un manque de pédagogie de la part des chefs de projet ou des consultants. J'ai appris à ne jamais sous-estimer la puissance de la résistance au changement. Un ERP, aussi connu ou puissant soit-il, ne vaut rien s'il n'est pas accepté.
Troisième erreur : la sous-estimation du temps nécessaire à la phase de tests et de recette. Certains dirigeants veulent aller vite, réduire les coûts, accélérer la mise en production. On bâcle la préparation, on reporte les tests utilisateurs, on valide à moitié. Et on s'étonne ensuite que le système soit instable. Je me souviens d'un projet où, par manque de temps, on a compressé la phase de tests de six semaines à deux. Résultat : trois mois de corrections après le go-live. On ne gagne jamais de temps en négligeant la qualité.
Une autre cause d'échec fréquente, c'est la mauvaise utilisation des outils de pilotage. Aujourd'hui, il existe d'excellents outils TMS et plateformes collaboratives comme Monday l'outil, capables de suivre les tâches, les dépendances et les risques en temps réel. Pourtant, beaucoup d'équipes continuent à gérer leur projet ERP dans des fichiers Excel, sans mise à jour ni coordination. Piloter un projet de cette envergure sans outil moderne, c'est comme naviguer sans boussole. La roadmap projet devient floue, les priorités se mélangent, et plus personne ne sait où on en est.
Je vois aussi des organisations qui ne veulent pas entendre parler de gouvernance. Elles confient tout au prestataire en pensant qu'il « s'en occupera ». Mais un ERP, ce n'est pas une externalisation : c'est un partenariat. Le client doit rester acteur, valider, arbitrer, décider. Un expert en intégration de solution IT ne peut rien sans un sponsor fort, sans un responsable métier impliqué. J'ai souvent douté du sérieux de certaines entreprises qui investissent des centaines de milliers d'euros sans jamais désigner un vrai pilote interne du projet.
Il y a aussi la question du réalisme. Certains cahiers des charges demandent l'impossible : tout automatiser, tout connecter, tout contrôler, sans remettre en cause les pratiques internes. D'autres veulent un ERP sur mesure tout en exigeant des délais standard. L'illusion de la simplicité fait beaucoup de dégâts. On veut croire qu'un ERP est une solution magique, alors qu'il s'agit avant tout d'une construction complexe qui demande de la rigueur et de la cohérence.
En revanche, les projets réussis partagent un point commun : une roadmap claire, un chef de projet ERP expérimenté, et une communication transparente entre les métiers, la DSI et l'intégrateur. Ce sont ces ingrédients simples qui font la différence. Un bon ERP expert sait écouter, traduire les besoins métiers en processus techniques, et anticiper les points de friction. Ce rôle de traducteur est essentiel : il permet d'éviter les incompréhensions entre le terrain et la technique.
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Shadow IT, quand les métiers deviennent leurs propres DSI (Posté le jeudi 16 octobre 2025):
Depuis quelques années, un phénomène discret mais massif bouleverse les organisations, appelé le Shadow IT. Derrière ce terme, on retrouve l'ensemble des outils, applications et services numériques déployés par les métiers sans validation préalable de la DSI. Le Shadow IT c'est un outil collaboratif adopté sans concertation, une solution SaaS installée pour gérer un reporting ou un abonnement cloud pris “temporairement” pour tester une idée...
Aujourd'hui, les nouvelles technologies comme l'intelligence artificielle, la RPA ou les agents conversationnels viennent compléter les ERP existants. Mais la base reste la même : sans gouvernance, sans cadrage solide, aucun outil ne sauvera le projet. J'aime rappeler à mes clients que le succès d'un déploiement repose à 20 % sur la technologie, et à 80 % sur la méthode et la communication.
En écrivant sur mon blog personnel, je relis parfois mes articles des années 2000 et je constate que les causes d'échec n'ont presque pas changé. On parle d'agilité, de cloud, de SaaS, mais les fondamentaux du pilotage restent éternels : cadrer, communiquer, tester, corriger, écouter. Les outils évoluent, pas les comportements.
Alors, pourquoi tant d'ERP échouent encore ? Parce qu'on oublie que piloter un projet, c'est d'abord piloter des hommes. Parce qu'on néglige la pédagogie, la rigueur et la gouvernance. Et parce que, trop souvent, les dirigeants voient dans l'ERP un outil, alors que c'est avant tout une démarche d'entreprise. Quand une organisation comprend cela, alors elle a toutes les chances de réussir là où tant d'autres ont échoué.
Outre l'email / téléphone, les visioconférences sur Google Meet sont une moyen privilégié de me contacter. La simplicité d'utilisation de cet outil en fait un choix évident, n'imposant aucune installation. Renseignez mon adresse email pour une invitation via Google Agenda.
Pays de Provence, le 1er octobre 2025
Michel Campillo
Consultant chef de projet IT
☎ 06 89 56 58 18
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➽ Les articles d'actualité sur les problématiques d'entreprise sont repris chronologiquement sur la page d'accueil du blog. J'aime cet article sur les ERP: « Qu'est-ce que le SAP Learning Hub ? ».
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⛅ L'automne est arrivé, un temps propice au travail non? ☂️
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