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Quand l'intégration fait la différence, le défi derrière le choix d'un ERP

Je viens de lire avec beaucoup d'attention le retour d'expérience de Weepackup, une entreprise du secteur industriel dont le siège est à Saint-Marcellin près de Grenoble, qui a décidé de miser sur un ERP cloud pour accompagner sa croissance.

Leur histoire est passionnante, bien menée, et riche en enseignements. Ce qui m'a le plus marqué dans leur démarche, ce n'est pas seulement quel ERP choisir – bien qu'il s'agisse d'une question structurante – mais plutôt l'importance accordée à l'intégration des systèmes existants, une dimension souvent sous-estimée dans les projets de transformation numérique.


Je vous partage mon opinion sur le thème de l'intégration, ou le défi derrière le choix d'un ERP : oui cela fait la différence!

Trop souvent, on se focalise exclusivement sur les fonctionnalités des outils ou sur le discours des éditeurs. On benchmarke, on consulte, on compare sur tableau Excel. Mais à quoi bon avoir l'ERP le plus complet du marché si son intégration avec les flux déjà en place est douloureuse, partielle ou, pire, impossible ? Dans le cas de Weepackup, les incompatibilités entre les systèmes post-fusion ont été un déclencheur fort. Et c'est là que, selon moi, réside le cœur du sujet : l'intégration n'est pas une étape du projet ERP, c'en est le socle.

En tant que consultant chef de projet, j'ai vu des entreprises passer des mois à étudier le marché, à empiler les critères de sélection, à consulter les retours d'expérience… et à finir avec une solution techniquement parfaite mais quasiment inopérante sur le terrain. Et si je suis honnête, j'ai parfois douté de l'efficacité réelle d'une étude approfondie du marché dans ce type de contexte. Car au fond, chaque entreprise est un cas particulier, et les vérités générales ne remplacent pas la réalité du terrain.

Weepackup a choisi Open-Prod, un ERP open source assez connu. Ce n'est pas un mastodonte du marché, et pourtant, son succès ici s'explique par un facteur clé : une démarche collaborative entre l'intégrateur ERP, l'éditeur et les équipes internes. Cette approche, à mes yeux, vaut toutes les matrices de comparaison du monde. Il faut que l'intégrateur ERP parle le même langage que l'entreprise, qu'il comprenne ses flux, ses contraintes, ses métiers. Ce n'est pas juste une question d'implémentation technique, mais de compréhension mutuelle.

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La reprise de données, étape importante d'un projet ERP (Posté le lundi 06 octobre 2025): La migration des données constitue sans conteste l'un des moments les plus délicats et stratégiques d'un projet ERP. Les données de l'entreprise sont un patrimoine numérique inestimable : elles alimentent les processus métiers, orientent la prise de décision et assurent la continuité des opérations. Leur intégrité conditionne le succès du déploiement d'un nouveau système.

Ce qui me frappe aussi dans ce projet, c'est l'importance accordée à la roadmap projet. On voit clairement que le déploiement n'a pas été précipité. Il s'est fait progressivement, avec des jalons cohérents, ce qui permet aux équipes de s'adapter, d'apprendre, et de co-construire leur outil. Cela évite la fameuse rupture brutale, souvent vécue comme un traumatisme dans d'autres contextes. C'est aussi une manière de sécuriser l'intégration des systèmes existants, site par site, entité par entité.

Je me pose tout de même une question : aurait-il été possible d'aller encore plus loin dans la phase de préparation ? On lit que Weepackup a mené un benchmark et une étude de marché, mais personnellement, je suis parfois sceptique sur la profondeur réelle de ces analyses. Trop souvent, elles sont menées avec des biais internes, des hypothèses implicites ou des grilles de lecture standardisées. Elles rassurent, elles structurent, mais elles ne remplacent pas l'examen minutieux des processus existants, et surtout la capacité d'anticiper les impacts humains, techniques et organisationnels d'une telle mutation.

Un projet ERP n'est pas un projet logiciel. C'est une transformation. Et qui dit transformation dit ruptures, résistances, choix stratégiques. L'article mentionne des visites de référence, ce qui est toujours une bonne pratique. Mais là aussi, j'ai vu trop de projets où ces visites servaient plus à se conforter dans une décision déjà prise qu'à valider un vrai alignement avec les besoins. Le benchmark peut vite devenir une opération cosmétique si on ne le challenge pas vraiment.

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Ce que je retiens surtout de cette aventure, c'est la nécessité d'impliquer les équipes dès le départ, de leur permettre d'exprimer leurs usages, leurs frustrations, leurs attentes. L'ERP ne peut pas être un outil imposé. Il doit devenir un levier collectif. Et c'est ce que semble avoir réussi Weepackup, notamment en s'appuyant sur sa propre DSI pour piloter le projet avec l'aide des experts Open-Prod. Ce type de gouvernance partagée est pour moi un indicateur fort de réussite à long terme.

Les premiers résultats évoqués sont encourageants : adhésion des utilisateurs, flexibilité reconnue, envie d'aller plus loin. Mais je le dis souvent : le succès d'un projet ERP ne se mesure pas à six mois, ni même à un an. C'est dans trois ou cinq ans qu'on pourra vraiment juger de la valeur créée, de la robustesse des intégrations, et de la capacité du système à accompagner de nouveaux tournants stratégiques.

A mon sens, cette histoire montre qu'il ne suffit pas de se demander quel ERP choisir. Il faut se demander comment le faire vivre dans un écosystème technique, humain et opérationnel en mouvement. L'intégration des systèmes existants n'est pas un chantier à part, c'est la clé de voûte. Et derrière chaque réussite apparente, il faut rester vigilant : le benchmark ne remplace pas la lucidité, la roadmap ne garantit pas la fluidité, et la solution idéale n'existe pas. Il n'y a que des choix bien assumés, faits avec méthode… et parfois une dose de bon sens.

👉 ( ◍•㉦•◍ ) Michel Campillo consultant expert en solutions de gestion écrit et publie régulièrement depuis 2004 des articles sur son site web professionnel dédié aux outils d'entreprise et aux questions du numérique et des technologies. Comme tout blogueur il écrit aussi sur des sujets divers, voir le blog pour un aperçu des thèmes abordés.

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Pays de Provence, le 24 juillet 2025

Michel Campillo

Michel Campillo Michel Campillo
Consultant chef de projet IT
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