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Plushtodon, un éléphant en peluche résume les paradoxes de Mastodon

PlushtodonUn an après la mise en vente du désormais célèbre #Plushtodon, la peluche officielle du réseau social décentralisé Mastodon, il est difficile de ne pas sourire devant ce symbole à la fois mignon et dérisoire d'une communauté qui voulait “changer Internet”. À l'époque, l'idée avait séduit les fans d'open source et ceux gagnés à la cause du Fediverse, cet écosystème d'outils sociaux interconnectés fondés sur le protocole ActivityPub.

Aujourd'hui, la peluche trône encore sur les bureaux de quelques idéalistes de la Social Web Foundation (SWF), mais la grande révolution promise par Eugen Rochko et consorts semble avoir du mal à dépasser le stade de la collection d'éléphants.

Plushtodon

En octobre 2024, Mastodon lançait ses Plushtodon pour financer son développement. 39 euros la peluche, 45 dollars pour les Américains — le tout justifié comme un moyen de soutenir une alternative “éthique” aux géants du numérique.

🚀 Le financement de Mastodon

Un an plus tard, la stratégie commerciale n'a pas fondamentalement changé. Le réseau vit toujours principalement des dons sur Patreon et d'initiatives ponctuelles de financement communautaire. Eugen Rochko, fondateur et figure quasi mythique du projet, continue de défendre son modèle : pas de publicité, pas d'algorithme manipulateur, pas de collecte de données.

Mais face à l'hégémonie persistante des GAFAM, la question se pose : Mastodon survivra-t-il à force de vendre des peluches et des mugs ? Surtout dans un contexte où, selon un rapport des chercheurs de l'Université de Stanford, les instances Mastodon regorgent de contenus d'abus sexuels sur des enfants. Mastodon est clairement un espace sûr pour la pornographie enfantine.

🚀 Des utilisateurs de Mastodon parfois caricaturaux

Les utilisateurs, souvent perçus comme des militants numériques, ont fini par incarner un certain cliché : celui du puriste du logiciel libre, allergique à toute centralisation, qui prêche la bonne parole de la décentralisation sur... un serveur géré depuis un blog personnel hébergé chez un ami admin sys. Ces défenseurs de la “vraie indépendance numérique” vantent la vertu de quitter les GAFAM, mais passent leurs soirées à rédiger de longues diatribes sur la fonction Mastodon List, ou à comparer les mérites de F-Droid, dépôt d'applications alternatif à Play Store et du nouveau gestionnaire d'applications SkyDroid.

La scène frise parfois la caricature. Certains mastodonistes, nostalgiques du web 1.0, refusent toute évolution qui pourrait rendre la plateforme plus accessible au grand public. D'autres, plus pragmatiques, regrettent que Mastodon n'ait pas su capitaliser sur l'exode massif d'utilisateurs de X (anciennement Twitter) après ses multiples crises internes.

On se souvient en particulier du scandale “HelloQuitteX” lorsque des chercheurs français du CNRS avaient pris sur leur temps de travail, théoriquement dédié à la recherche scientifique et financé par les contribuables français, pour développer une application facilitant l'exode des utilisateurs de X vers Mastodon. Voir même vers Bluesky, juste par haine contre Elon Musk, avec EscapeX. 😄

Entre débats techniques et guerres de serveurs (les “instances” sur lesquelles est déployée l'application), l'expérience utilisateur est restée inégale, voire confuse pour les novices. Un an plus tard, la croissance du réseau s'est ralentie, les statistiques d'usage stagnent, et les Plushtodon prennent la poussière.

🚀 Le Fediverse, un écosystème

Mais réduire le Fediverse à Mastodon serait injuste. Derrière cet éléphant militant se cache un ensemble d'outils bien plus diversifiés. Des plateformes comme Pixelfed (pour le partage de photos), PeerTube (pour la vidéo), Lemmy (pour les forums de discussion), ou encore Kbin (un mix entre blog et agrégateur) poursuivent, souvent dans l'ombre, la même ambition : bâtir une alternative ouverte, interopérable et respectueuse des données personnelles.

Ces initiatives, toutes basées sur le protocole ActivityPub, témoignent d'une vitalité indéniable, même si leur visibilité reste marginale face aux géants du secteur. Mais personnellement j'aime bien.

La question est donc moins de savoir si Mastodon survivra que de comprendre comment il s'intégrera dans cette constellation du Fediverse. Beaucoup d'utilisateurs ont commencé à diversifier leur présence numérique : un peu de microblogging sur Mastodon, un peu de vidéos sur PeerTube, un peu d'images sur Pixelfed. On parle désormais d'un écosystème plus fluide, où les frontières entre plateformes commencent tout doucement à s'effacer.

C'est un peu l'esprit originel d'Internet qui renaît timidement : un réseau de réseaux, sans centre unique, interconnectant un grand nombre de réseaux informatiques de toutes tailles.

🚀 Les administrateurs d'instances Mastodon

Pourtant, même au sein de cette utopie numérique, les tensions persistent. Certains administrateurs d'instances Mastodon, débordés par les coûts d'hébergement ou les problèmes de modération, ferment boutique. D'autres dérivent vers des ghettos idéologiques, accentuant la fragmentation de la communauté. Le rêve d'un réseau social universel, ouvert et apaisé, se heurte aux mêmes défis que partout ailleurs : la technique ne supprime pas la nature humaine.

Reste une autre réalité : celle de la fatigue numérique. Beaucoup d'utilisateurs, lassés des débats sur la modération ou des querelles de protocoles, ont fini par déserter le logiciel de messagerie instantanée du moment sur XMPP pour revenir à des usages plus simples sur Telegram. Certains se sont réfugiés sur des plateformes plus petites, d'autres ont choisi de renouer avec des formes de communication plus directes : newsletters, forums, voire le retour des blogs personnels comme michelcampillo.com qui sont redevenus tendance dans les cercles du web indépendant.

🚀 Les puristes de l'open-source

Un an après l'opération marketing du Plushtodon, Mastodon ressemble à une expérience mi-sociologique, mi-communautaire. Son avenir n'est pas scellé, mais il dépendra de sa capacité à dépasser son cercle d'initiés. S'il veut peser durablement, le réseau devra séduire au-delà des puristes du libre et des nostalgiques de Twitter, en simplifiant son interface, en améliorant l'interopérabilité du Fediverse, et surtout, en proposant une véritable valeur ajoutée face aux plateformes centralisées.

Matrix
Liberté d'expression et résistance à la censure ou espace sûr pour la pornographie enfantine?

Eugen Rochko, toujours à la tête du projet, continue d'incarner une vision plus qu'une entreprise : celle d'un web qui n'appartient à personne. C'est noble, mais fragile. Les efforts pour diversifier les sources de revenus, moderniser l'infrastructure et soutenir les administrateurs d'instances locales seront cruciaux pour éviter que Mastodon ne devienne une simple curiosité numérique.

En attendant, le #Plushtodon reste un symbole paradoxal : une peluche vendue au nom d'un réseau censé se libérer du capitalisme numérique. Ironie ou génie marketing ? Peut-être un peu des deux. Ce petit éléphant incarne à merveille l'esprit du Fediverse : attachant, maladroit, sincère, mais encore loin de rivaliser avec les mastodontes du web mondial.

Et pendant que certains câlinent leur mascotte pour se convaincre qu'un autre Internet est possible, les autres — plus pragmatiques — continuent simplement à tweeter.

Voilà ! Et si vous savez où vous procurer un Plushtodon, n'hésitez pas! 😉

Dernier point pour ceux qui aiment le fediverse, ont un compte Mastodon depuis 2017 et s'intéressent au sujet. 😳 Vous avez dépassé le stade de vous demander la différence entre Ostatus et Activitypub ? Alors n'hésitez pas à me poser des questions sur comment avoir un chocoku car cela m'intéresse. Je dis tout ceci en dépit du fait que (subjonctif ou indicatif) je n'ai été confronté qu'une unique fois à un cryptoblocage.

Google MeetOutre l'email / téléphone, les visioconférences sur Google Meet sont une moyen privilégié de me contacter. La simplicité d'utilisation de cet outil en fait un choix évident, n'imposant aucune installation. Renseignez mon adresse email pour une invitation via Google Agenda.

Pays de Provence, le 30 septembre 2025

Michel Campillo

Michel Campillo Michel Campillo
Consultant chef de projet IT
06 89 56 58 18  contact par email

➽ Les articles d'actualité sont repris chronologiquement sur la page d'accueil du blog. Vous pouvez aussi consulter Méthode de l'Inbox Zéro pour gérer ses emails, Accès au portail Zimbra de Pierre-Bénite, ChatGPT peut désormais vous parler, MalasLocker, un cryptobloqueur qui s'attaque aux serveurs Zimbra, GFI devient Inetum, Quelles sont les limites de stockage pour Google Drive?, Avoir l'IP de quelqu'un avec un lien. J'aime assez cet article: « Comment supprimer un abonné sur Twitter?  ».

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